Serial killer japonais, superstar afghane, gangsters maliens ou bostoniens : notre sélection cinéma

By Unknown - juin 14, 2017

LES CHOIX DE LA MATINALE



Il y en a pour tous les genres, ou presque, cette semaine : l’internationale du film de gangsters ouvre une section en Afrique subsaharienne, le film d’horreur japonais trouve une nouvelle jeunesse, et la série Z afghane (si, si, c’est un genre) trouve un visage grâce à un passionnant documentaire.


LE MAL, CE VOISIN SANS VISAGE : « Creepy »



Nettement coupé en deux, Creepy, film bien frappé de serial killer, dévide dans sa première partie la bobine lancinante de l’enquête, sous le signe du passé qui ne passe pas et de son inéluctable retour. Après avoir été lui-même la victime d’une tentative d’assassinat, l’inspecteur Takakura est arraché à sa semi-retraite par la présence inquiétante d’un voisin, puis par une nouvelle enquête.

Les dominantes gris et vert évoquant une atmosphère d’aquarium, les personnages qui tournent si souvent le dos à la caméra, le fréquent partage du plan en profondeur entre deux scènes distinctes sont autant de composantes formelles qui soutiennent l’inquiétude et l’incertitude de cette première partie. Lesquelles vont finir, dans la surprenante deuxième partie, par exploser sur une réalité qui n’a d’autre visage que celui de l’horreur.

C’est – les amateurs du genre le savent mieux que quiconque – le prix à payer pour ceux qui ont refusé de voir ce qui leur pendait au nez, probablement parce qu’ils avaient trop peur de s’y reconnaître. La question se règle donc désormais en sous-sol, dans une sorte de crypte sordide où tout ce qui ne pouvait ni se voir ni se commettre au grand jour se donne libre cours. A 61 ans, Kiyoshi Kurosawa renoue avec l’atmosphère de terreur qui caractérisait ses premiers films, Cure en particulier, auquel Creepy renvoie expressément.

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