Enceinte à 40 ans : une surveillance accrue

La grande majorité des grossesses tardives se déroulent tout à fait normalement lors­qu’elles sont bien suivies. Le premier trimestre est un cap à passer, car c’est durant cette période que se produisent les fausses couches spontanées. Leur fréquence est de plus de 20 % à 40 ans (contre en­viron 10 % à 25 ans). 
C’est également lors de cette période que l’on peut détecter l’existence d’anomalies chromosomiques de l’embryon, comme une trisomie 21. Le risque de mettre au monde un bébé atteint de trisomie 21 est de 1 sur 100 à 40 ans (contre 1 sur 2 000 à 25 ans). Pour détecter cette anomalie, l’amniocentèse est un examen dont le résultat est fiable à 100 %, mais qui comporte une majoration du risque de fausse couche.
La complication la plus fréquente de la grossesse tardive est le diabète gestationnel, en particulier chez les femmes en excès de poids. L’insuline, cette hormone qui permet au sucre de pénétrer dans les cellules de l’organisme, ne parvient plus à exercer sa fonction normalement. Le sucre circule alors en excès dans le sang, et le bébé grandit et grossit trop. Lorsque le diabète est diagnostiqué, un régime alimentaire strict excluant les sucres rapides est prescrit.
Quant à l’hypertension (contrôlée lors de la consultation prénatale mensuelle), associée ou non à la présence de protéines dans les urines, elle est deux fois à trois fois plus fréquente à la quarantaine. Elle peut ­entraîner une pré-éclampsie, caractérisée par la présence ­d’albumine dans les urines et d’œdème. S’y associe parfois un retard de croissance du bébé. Ces pathologies peuvent conduire à décider d’un accouchement prématuré.
Les césariennes sont deux fois plus nombreuses pendant l’accouchement. Pourquoi ? Parce que le passage par les voies naturelles est difficile pour un bébé trop gros (souvent en raison du diabète gestationnel de sa maman) ou, à l’inverse, trop petit et fragile (l’hyper­tension maternelle entraîne une mauvaise circulation sanguine dans le placenta).
Après la naissance, les risques hémorragiques sont également plus fréquents en raison de la rétraction plus difficile des fibres de l’utérus, qui assurent la fermeture des vaisseaux sanguins.

Enceinte à 40 ans : pourquoi a-t-on plus de mal à être enceinte à cet âge ?

Parce que les troubles de l’ovulation font partie des causes les plus fréquentes d’infertilité chez la femme. Or, à 40 ans, l’ovulation, très souvent, ne se fait plus ou se fait mal. On a beau se sentir jeune et en pleine forme, les ovaires aussi ont 40 ans ! La probabilité de conception chez une femme est de 25 % par cycle à 25 ans, 12 % à 35 ans et de 6 % à 40 ans.

Enceinte à 40 ans : faut-il consulter avant de mettre en route un bébé ?

C’est préférable. Consulter son médecin à titre préventif permet tout simplement de faire le point sur son état de santé. Si vous avez un diabète (ou une hypertension), il vous aidera à le stabiliser avant de mettre une grossesse en route. Et si vous avez déjà eu des complications lors d’une grossesse précédente – comme un accouchement prématuré –, il peut trouver des solutions afin d’éviter les récidives.

Enceinte à 40 ans : l'amniocentèse est-elle proposée systématiquement ?

Elle ne devrait plus l’être, car la Haute Autorité de santé a édicté de nouvelles règles de prescription afin de réduire le nombre de fausses couches liées à cet examen. Pour dépister la trisomie 21, deux autres examens existent : la mesure de l’épaisseur de la nuque du fœtus à la première échographie, on appelle cela la clarté nucale, et la mesure des marqueurs sériques au deuxième trimestre (bientôt au premier). Combinés à l’âge de la future mère, les résultats évaluent le risque. Et, s’il est important, une amniocentèse sera proposée.